Né dans les années 30 au rez-de-chaussée et au sous-sol d’un immeuble art-déco, c’est le plus vieux cinéma de Toulon. Cinéma de quartier jusque dans les années 70, les 20 dernières années ont connu des gérances difficiles, dont la période porno est représentative. Il a vivoté dans les années 80 et rouvert en 1993 dans des conditions difficiles : salles vétustes, voir délabrées. La salle unique est devenu un complexe à 3 salles.
Christian Braschi était projectionniste, il est maintenant programmateur et responsable de la salle. Il a réglé le contentieux entre les distributeurs de films et les anciens gérants. Depuis, la fréquentation n’a fait qu’augmenter et le courant s’est inversé avec les distributeurs de films.
En 1995, les petites salles ont été refaites et en 1999, tout a été refait. L’an dernier, le Royal a fait 82 000 entrées. Cette année il devrait totaliser 90 000 spectateurs.
Le Royal est subventionné par le Conseil général, par la mairie pour la semaine en plein air. Par l’intermédiaire d’Europe cinéma, qui regroupe 250 villes, 500 cinémas et 1000 écrans, il est également subventionné par Bruxelles et participe à la défense du cinéma européen. Il réalise 380 000 euros de recettes guichet et emploie 9 personnes.
Quel est le public du Royal ?
Il y a une population qui se retrouve plus socialement dans ce cinéma : professions intermédiaires, libérales, étudiants. L’après-midi, nous avons beaucoup de retraités. Le public vient surtout à 20h00, alors que sur Paris, où j’ai longtemps travaillé, la séance de 22h00 fonctionnait très bien.
Les rencontres avec des comédiens, réalisateurs, attirent beaucoup de monde.
Comment se fait la communication ?
Nous éditons un programme tiré à 10 000 exemplaires que nous diffusons dans des endroits stratégiques (offices du tourisme, mairies, etc.). Sur Internet, l’information est récupérée sur des sites généralistes. Nous avons un public qui globalement est demandeur, au courant des choses.
Quel type de programmation proposez-vous ?
Comme il n’y a pas de concurrence aux alentours, notre vocation est de proposer des choses qu’il n’y a pas ailleurs. Nous passons aussi des films plus grand public quand la VO se justifie (Almodovar, Woody Allen). Notre rôle c’est aussi de passer des films pointus, ou pas totalement réussis, faits par de jeunes cinéastes.
Dans le Var, nous sommes le seul cinéma d’art et d’essai permanent.
Que pensez-vous de la vie culturelle dans l’agglomération toulonnaise ?
Il y a un début de frémissement culturel à Toulon.
L’urbanisme est pour beaucoup dans le retard pris. Il n’y a pas d’étudiants en centre ville. Sur le plan de la population et sur le plan économique, la ville est sinistrée et manque d’infrastructures. Il n’y a pas de médiathèque digne de ce nom dans les environs. Sur le plan géographique, l’emplacement de Châteauvallon par exemple est problématique. En 6 ans de front national, les choses sont allées vers le pire, mais depuis 2 ou 3 ans, cela commence à bouger. Je pense à Tandem, au Festival du Phare....
Si les choses risquent de prendre du temps, j’ai le sentiment que la bonne direction a été prise.