L’interview s’est déroulée l’après-midi avant le concert. Les MacZde nous ont reçus en toute décontraction et sympathie. Nous ne livrons pas l’ensemble de l’interview parce que la fin part un peu en live. Toujours est-il que MacZde sont un groupe humble qui aime prendre des risques parce qu’il a de la suite dans les idées, et ça, franchement, ça fait du bien. Longue vie à eux !
1. Vous êtes signés chez Yelen.
Oui, depuis 1996. Notre démarche a toujours été de faire le plus de concerts possibles et Yelen axe sa promotion sur les concerts. Ca a bien correspondu.
2. Votre deuxième album est sorti en deux temps …
Nous ne sommes pas en tournée tout le temps, disons qu’on a joué le plus possible jusqu’à maintenant. Quand on a enregistré le 7 titres au départ, on voulait faire un album complet, mais on n’avait pas les moyens. Donc on l’a autoproduit comme cela et on a tourné avec. Et puis finalement, on a pu enregistrer les cinq autres titres. C’est notamment une question de budget.
3. Vous avez donné des concerts dans les Carpates, d’où votre nom ?
Nous avons souvent joué en ex-Yougoslavie. La première fois, c’était en Croatie, à Zagreb, un peu par hasard. Et ça nous a bien plus. Nous y avons pris contact, une fois, deux fois … et nous y sommes souvent retournés. Mais il n’y a rien à voir avec le nom du groupe, il est vraiment sorti de nulle part.
4. Les réactions du public sont différentes à l’étranger ?
Ce sont les mêmes commentaires qui ressortent, quel que soit le pays. Les concerts en ex-Yougoslavie ont laissé beaucoup de bons souvenirs. Un des objectifs du groupe est de communiquer la musique, ça ne passe pas uniquement par l’histoire d’un texte, c’est vraiment un ensemble ; les textes sont en écho à la musique.
5. Comment se passe la construction des albums ?
Cela passe beaucoup par les images, les impressions, les sensations … Il y a beaucoup d’improvisation, dès qu’il y a une ambiance, quelque chose qui retient notre attention. Et ensuite, les mots viennent par dessus.
6. Comment se déroule l’enregistrement en studio ?
Le truc de base, l’essence d’un morceau peut venir assez vite, mais le morceau peut prendre du temps à se construire, c’est collectif. En général, on compose la musique, Benjamin (le chanteur) y participe, son avis sur est aussi important que chaque musicien.
Pour les textes, c’est un peu pareil, ça avance par petites suggestions, petites idées
Et au final, il faut que ça soit pas validé par les quatre ; donc ça peut être long, conflictuel. On peut revenir sur un morceau 6 mois après.
7. Ca fait 7-8 ans que vous jouez ensemble, comment fonctionnez-vous ?
Au niveau de la composition c’est toujours pareil mais avec plus de maturité, plus de maîtrise, plus de technique. Ce n’est pas un problème, on s’est toujours senti progresser, au niveau composition, mais aussi au niveau des concerts et des salles auxquels on a accès.
Musicalement, on est conscient de la marge entre la réalité de nos morceaux et l’idéal à accéder.
On a encore du temps pour travailler sur nos compositions et sur la maîtrise.
On est très satisfait du travail qui a été fait et de notre musique, mais il ne faut que l’on en tienne compte, sinon on n’avance plus, on ne veut se reposer sur les acquis.
8. Dans la collaboration avec Yelen, votre maison de disques, vous met-elle la pression ou pouvez -vous travailler en indépendance totale ?
Ils interviennent sur tout ce qu’on n’avait pas le temps de faire ou qu’on faisait mal, ou sans moyen. Mais pour l’activité de base du groupe, qui est la musique, les albums et la recherche de concerts, c’est toujours nous qui nous en occupons.
Eux, à Yelen, s’occupent de fabriquer des disques, de les distribuer et de les vendre. Et de préparer les concerts en amont, c’est leur travail ; par exemple pour le concert de ce soir, nous n’avions ni le temps ni les moyens de préparer les choses en amont. Ca optimise chaque sortie du groupe.
9. Parlons de Freedom For King Kong : c’est vous qui les connaissiez ? Comment ça s’est passé ?
En fait, c’est le programmateur de Tandem qui nous avait vu en novembre et qui avait bien aimé. Il cherchait une première partie pour FFKK et il s’est dit que ça collerait bien, il a appelé le programmateur de FFKK et ils se sont entendus.
On aime beaucoup quand ça se passe comme ça : c’est des gens qui décident d’eux-mêmes de nous programmer. Car il est toujours difficile de programmer des groupes qu’on ne connaît pas ; là, ce n’était pas le cas, il y avait une envie et donc on a moins de pression.
10. Qu’est-ce que ça fait de jouer en première partie ? Comment le préparez-vous ?
Il y a déjà l’effet de surprise. Car si on a déjà beaucoup tourné et qu’on est à l’aise sur scène, beaucoup de gens ne nous connaissent pas encore et c’est une découverte.
On peut aussi profiter du concert d’après, ça compte aussi. On n’est pas obligé de se concentrer dans les loges pendant la première partie, on est libres et on peut aller écouter la tête d’affiche.
11. Vous avez joué dans quels types de salle ?
On a commencé dans des bars, puis on a fait une première partie de Louise attaque en 1998, chez nous à Chambéry, devant 1.200 personnes, c’était blindé. Maintenant, on tourne surtout dans des salles de 200-300 personnes, dans le réseau Férarock. On a aussi joué dans pas mal de festivals, on a joué aux Francopholies (retrouvez un de leur titre sur la compil’ L’Adonnante Francofolies), sur la grande scène en ouverture de 3 autres groupes de Yelen, devant 5.000 personnes ! Un festival en Macédoine, aussi.