Les ouvertures : MacZde Carpate

Les premières parties sont traditionnellement l’occasion de faire des découvertes. Et bien là, mon petit Jean-Mimi, on n’a pas fait le voyage pour rien.

Les MacZde Carpate, rencontrés l’après midi pour une [interview studieuse et enrichissante-art2594], sont métamorphosés sur scène : les 4 petits gars de Chambéry débarquent torses nus, sans savoir s’il s’agit d’un hommage aux lourdingues Red Hot Chili Peppers ou d’une tentative d’approche envers la gente féminine. Ils nous apprendront après le concert que c’est un refus de tout formatage vestimentaire : leur apparence ne renvoie à personne, donc à tout le monde ; ce sont en quelque sorte les sous-commandants Marcos de la pop-fusion (il est vrai qu’enfiler un passe montagne dans l’Omega Live est peu confortable).

De la pop-fusion donc ? Bah oui, je n’ai rien trouvé de mieux pour résumer de manière concise et peu subtile à quoi ressemble leur musique : structure classique chant - guitare - basse - batterie, pour des compositions souvent bâties autour d’une guitare impressionnante d’expressivité et de puissance, le tout faisant penser à un mélange improbable (mais probant) de Sigur Rös et d’Aston Villa hard.

L’éclairage, majoritairement blanc avec des touches épisodiques de rouge et de bleu, renforce cette impression de « bruit blanc », où les montées en puissance alternent avec des passages plus calmes où une trompette vient apporter une touche aérienne à l’ensemble.

La cohésion du groupe est palpable, on peut sentir une part d’improvisation maîtrisée, où les musiciens enchaînent et se comprennent sans même se regarder. Le chanteur, si calme hors scène, est déchaîné et très théâtral, ses mouvements épousant parfaitement les pulsations des morceaux. L’énergie qui se dégage de scène est énorme. Quant au public, où tous les dread locks de T.P.M. se sont donnés rendez-vous pour Freedom For King Kong, d’abord dubitatif, il est peu à peu conquis par la puissance et les mélodies du groupe.
Après cet éloge, il faut bien trouver quelques bémols …

Bon, on va chipoter : quelques passages explosifs auraient pu l’être un peu plus, à mon goût. Par ailleurs, le groupe gagne davantage à être découvert sur scène que sur disque.

Allez les voir la prochaine fois qu’ils passent près de chez vous !

Posté le 10 février 2004