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Vers les "définitivement assistés des arts " ?

19 juillet 2006, 12:52, par Marie-Françoise Lequoy-Poiré

Je suis un peu d’accord avec vous sur le premier paragraphe, l’art dit institutionnel manipule ou est manipulé par le marché et draine à lui seul toute la manne étatique (alimentée par les impôts et taxes que nous payons tous), (mais n’oublions pas qu’il a existé de tous temps, et heureusement, sinon nous n’aurions ni Michel Ange ni Mozart), je mettrai quand même un bémol : si l’art dit "officiel" existe bien grâce à un réseau et à des subventions qui, disons-le, n’existent qu’en France, il n’est pas forcément et ipso-facto de mauvaise qualité ! au contraire on peut penser qu’une oeuvre qui fait consensus chez les personnes averties est bonne et a ses chances pour traverser le siècle. Mais, bon, je pense aussi qu’il y a déjà et qu’il y aura beaucoup de déchets dans les caves des Fracs et Musées d’art. Et, à cause des réglements et des droits d’auteur, ils n’auront aucun moyen de s’en débarrasser...ni de les vendre...Je me demande ce que cela donnera dans cinquante ans...

Par contre, vous vous contredites allègrement en vous plaignant de la misère des sous-entendus "vrais" artistes : vous dites que 2% d’entre eux ne reçoivent que le RMI...alors, évidemment, ils préféreraient être certainement dans le saint des saints des Fracs et autres institutions. (donc jalousie de ceux que vous critiquez !), mais dites-vous que le RMI (toujours alimenté par impôts et taxes), c’est déjà mieux que rien et que cela n’existe nulle part ailleurs .

Et si cet artiste r-m-iste était vraiment un artiste de grand génie et suffisamment intelligent pour gérer son génie, il est probable qu’il aurait été déjà su se faire repérer ici ou là, en France ou à l’étranger. Et que, comme tous les artistes connus, auparavent, il se serait donné les moyens de créer en toute liberté en travaillant par ailleurs pour gagner sa croûte, voyager et se faire connaître. Sans avoir honte de travailler. C’est le prix de la liberté de la création. Sinon l’art devient prisonnier de l’État qui le subventionne.

Tout cela pour vous dire que j’en ai assez des "artistes" paranoïaques qui se plaignent qu’on ne leur achète pas leur travail (leurs croûtes, souvent) et qu’ils ne sont pas assez assistés par les pouvoirs publics... Dites-vous que tout le monde ne peut pas se dire artiste, contrairement à ce que disait Duchamp, ou bien c’est à ses risques et périls, on ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre, c’est à dire, la joie et la liberté de créer , l’argent qui tombe automatiquement dans l’escarcelle, que l’oeuvre plaise ou non, qu’elle soit achetée ou non, qu’elle soit bonne ou non. Cela renvoie à la question qu’est-ce qu’un artiste, qu’est ce que l’art ? La mode actuelle remplace le nom d’acteur ou de comédien par "intermittent" ! En sera-t-il de même pour le plasticien ??? Ou bien on parlera-t-on d’"assistés" des arts, puis d’assisté, tout court. Mais où va-t-on ? Ou va l’art ? Moi, je préférerais qu’on parle de "momentantément assisté des arts"...et non de définitivement intermittent assisté des arts.

Marie-Françoise Lequoy-Poiré

Bonnes vacances

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