Exposition-installations-vidéo en trois volets de Marie-Françoise Lequoy-Poiré
Dans cette même rubrique, certains d’entre vous, chers lecteurs, avez pu lire plus de cent cinquante articles sur l’art contemporain que j’avais publiés jusqu’en 2010 . Ce que vous ne saviez pas, c’est que je suis en premier lieu artiste. Et aujourd’hui, je reprends ma plume (je dirai plutôt le clavier de l’ordinateur) pour vous présenter ma dernière exposition, à Toulon et à Barjols. Je vous invite donc dans les trois lieux d’exposition : à la Galerie de la Porte d’Italie et la Galerie des Musées, à Toulon, jusqu’au 7 avril, et à l’Espace Artmandat à Barjols, jusqu’au 1 avril.
Trois volets pour cette exposition axée sur le regard porté sur l’art, et intitulée
"VOUS AVEZ DIT ART..."
A la Galerie de la Porte d’Italie, une rétrospective des années 1980 à 2002. Ce premier volet intitulé "EXPLORER" relate, à travers quelques extraits d’installations photographiques et infographiques, mon parcours d’artiste depuis une trentaine d’années, un travail qui insistait sur l’exploration de phénomènes ou d’événements vécus et s’appuyait sur la philosophie et la mythologie."Moirages", "Fait divers", "Géo-logique", "Prométhée déchaîné" en sont les principales oeuvres.
A 100 mètres de là, à la Galerie des Musées (Remparts), le second volet intitulé "REGARDER", créé en 2008-2011, reprend mes premiers travaux sur la vision. Trois diaporamas présentés sous forme de vidéos sonores nous invitent par l’expérimentation visuelle à une triple réflexion sur le regard et la perception du monde qui nous entoure :
- Le diaporama fondateur, « Voir et Reconnaître », comprend un grand nombre de photographies prises au hasard de mes pérégrinations et sous un angle de 45°, au format carré. Il aborde le thème de la perception visuelle et du glissement inéluctable de la vision d’une image d’un réel vers la reconnaissance et l’interprétation puis vers la création d’une fiction ou d’une abstraction. Nous touchons ici l’immense champ de possibilités de notre cerveau, ainsi que la porosité de la frontière entre vision et interprétation, réalité et abstraction, réalisme et illusion, objectivité et subjectivité, représentation et création artistique… etc.
- Le second diaporama, « Voir et Ressentir », reprend une des images précédentes qui a été choisie pour sa complexité, et convoque la notion d’échelle, jusqu’à aboutir à une plage monochrome rouge 255, et finalement, les notions d’abstraction et de réel se renversent !
- Le troisième diaporama, « Voir et Zapper », reprend un certain nombre de ces mêmes images, en noir et blanc, après épuration maximale des formes. Seuls restent quelques indices-repères qui dirigeront, plus ou moins facilement, le spectateur vers la reconnaissance de l’image originale du premier diaporama (appel à la mémoire moyenne durée). Le passage très rapide d’une image à l’autre fait appel à la mémoire visuelle ultra-courte et provoque des effets de rémanence rétinienne et une confusion visuelle, annonciatrice de confusion mentale ou de difficulté de concentration.
Et enfin, le troisième volet, à l’Espace Artmandat à Barjols, intitulé "DETOURNER", fait appel à mon expérience de correspondante de presse (entre autres, pour Yaquoi.com). Il s’agit là de dénoncer quelques détournements de la fonction de l’art à des fins autres que purement artistiques. Y sont évoqués : l’évolution d’un marché qui répond plus à des objectifs spéculatifs qu’artistiques, les réseaux en « …ac » qui laissent de côté de trop nombreux artistes, une communication parfois purement littéraire et obscure, et des vernissages et des discours qui deviennent parfois de simples instruments de communication politique ou de faire valoir. Le tout sur un ton malicieux, affectueux et ludique…
Vous pourrez me rencontrer dans les galeries de Toulon les
mercredi 28 mars, de 15 à 18h,
samedi 31 mars de 15 à 17h,
vendredi 6 avril de 15 à 18h.
et à Barjols le 1er avril, le jour du finissage (voir l’agenda du jour), AVEC VENTE AUX ENCHÈRES par la poète performative Nadine Agostini, au profit d’Artmandat, des affaires à faire ! et de surplus, jubilation et fantaisie garanties (15 h).
A bientôt j’espère.
Marie-Françoise Lequoy-Poiré