Terre varoise, terre de contrastes. Car, selon la roche sous-jacente, tout change, les formes, les couleurs, les plantes. Le résultat : un véritable puzzle de paysages.
D’un côté, les massifs anciens cristallins des Maures et de l’Esterel ; de l’autre, les terrains calcaires formant chaînons escarpés, cuestas et grands plans.
Donc, dans les parties méridionale et orientale du Var, les massif anciens de l’ère primaire sont constitués d’une part, de roches métamorphiques pour les collines des Maures qui culminent à 771 m à Notre-Dame-des-Anges, et d’autre part, de roches éruptives pour l’Esterel, rhyolites rouges dans les dépressions et pyroméride orangée ou violacée pour les reliefs. Ces deux massifs, séparés par la plaine alluviale de Fréjus, appartenaient, à l’origine, à un même grand massif cristallin englobant la Corse et la Sardaigne.
C’est récemment, il y a moins de 15 millions d’années, à l’occasion des bouleversement liés à la surrection des Alpes, que les deux grandes îles se sont séparées du continent et entrepris une rotation qui les a amenées dans leur position actuelle.
Sur ce substrat, la végétation est silicicole : le maquis règne, seul (notamment lorsque le feu est passé) ou en sous-étage des chênes-lièges, des châtaigniers et des pins mésogéens. Les îles d’Hyères et le cap Sicié sont formés de phyllades d’âge primaire elles-aussi, d’où émergent des noyaux de quartzites ; elles ont été faillées et basculées lors des plissements hercynien et pyrénéo-provençal. Le maquis y prédomine, seul ou en sous-étage des pins mésogéens et des chênes verts. Soumis aux vents de mer violents sur les falaises exposées, il adopte souvent un port couché caractéristique.
Au Nord des massifs anciens, la plaine des Maures assure la transition avec la Provence calcaire. En partie exploitée en vignobles, cette dépression d’âge permien est un des hauts lieux écologiques du Bassin méditerranéen, par la richesse et la diversité de sa faune (tortue de Hermann, grenouille agile, pie grièche à poitrine rose...) et de sa flore (lis martagon, anémone palmée, orchidées...). Surtout, elle recèle un paysage d’une grande originalité, de type "savane" et dominé par de magnifiques pins parasols, ainsi qu’une suberaie citée par la Directive européenne de Conservation des Habitats.
Le reste du territoire varois est formé de terrains sédimentaires datant de l’ère secondaire et remaniés lors du plissement pyrénéo-provençal, qui a généré de vastes plateaux (plan de Canjuers), des cuestas (barre de Cuers), et les chaînons caractéristiques de la Sainte-Beaume, dit Faron et du Coudon au Nord de Toulon, du Gros Cerveau au Nord de Sanary.
Sur ce substrat calcaire, se développent une pelouse rase et une garrigue à thym, ainsi que de vastes forêts de chênes verts et de pins d’Alep auxquels succèdent, dans l’arrière-pays, chênes pubescents et pins sylvestres. Ici et là, des biotopes particuliers et très fragiles se développent, certains faisant l’objet d’une protection nationale et européenne : mares temporaires et pelouses mésophiles de la plaine des Maures, avec la rare et endémique renoncule de Revelier célèbre hêtraie climacique de la Sainte-Beaume, luxuriantes ripisylves à aulnes, peupliers et tilleuls, notamment de l’Aine et de l’Argens.