OPER OPIS DE MARTIN ZIMMERMANN ET DIMITRI DE PERROT

NOUVEAU CIRQUE

11,75 € à 21,75 €

OPER OPIS DE MARTIN ZIMMERMANN ET DIMITRI DE PERROT
Nouveau cirque

  • du 19/11/2009 au 24/11/2009
  • à 20h30
  • [Relâche Dimanche 22]

OPER OPIS

La distribution est impeccable , savamment dosée dans sa mixité, des grands et des petits, des forts et des minces, des hommes et des femmes. La scénographie est irréprochable. Le plateau, avec ses trappes et ses attrapes, bascule en permanence, changeant constamment les appuis et les équilibres des danseurs acrobates. La musique de Dimitri de Perrot , intégrée au dispositif et jouée en direct par le compositeur DJ, sert à merveille le spectacle. Les acrobaties réalisées par quatre des sept interprètes sont exécutées avec brio jusqu’à l’image finale où une jeune femme s’envole par magie dans les airs.

Rondeurs. Et ce n’est pas tout. Les objets s’en mêlent. Ils ne sont pas seulement des accessoires mais les acteurs d’un gentil désordre. Mille astuces réjouissantes permettent aux chaises, aux tables aux parpaings d’être partie prenante des actions. Martin Zimmermann et Dimitri de Perrot sont de sérieux bricoleurs, jamais à court d’idée et ils mènent bien leur barque. Le spectacle Oper Opis ( »quelqu’un, quelque chose »), qui joue astucieusement du bancal, est en fait très bien calé. Jusque dans ses réflexions sur la société actuelle, il mise juste, sans trop déranger. Les rondeurs de la femme ne sont pas cachées, elles rappellent celles de Betty Boop. Les hommes livrent des combats sans objet et parodient les adeptes d’art martial. Ils titubent ou disparaissent par une trappe. Ils mettent à mal l’image du héros. Ils tournent aussi en dérision la culture physique, singeant les gestes des culturistes en remplaçant les haltères par des corps humains.

Cirque. Le traitement burlesque est parfaitement maîtrisé. Bref, c’est un spectacle idéal pour les programmateurs car il n’ouvre aucun débat. C’est du pur divertissement, rondement mené. Il n’y a rien à dire. Et c’est bien cela qui dérange car il n’y a rien non plus qui intéresse, sauf peut-être les plus traditionnelles acrobaties. Le reste, c’est du « cirque contemporain », comme il est désormais convenu de dire. C’est-à-dire le plus souvent un habillage. Pourquoi faudrait-il rendre le cirque contemporain, comme s’il ne l’était pas de fait en fonction de l’évolution des corps et des techniques ? Pourquoi faudrait-il le coupler à la danse ? Parce que les deux disciplines sont supposées traiter du corps ?

Ce spectacle, comme beaucoup d’autres, a pour effet pervers, malgré sa qualité, de brouiller les pistes, plus que d’en inventer de nouvelles. On cherche en vain un propos chorégraphique, un parti pris. Tout l’inverse par exemple d’un Josef Nadj ou d’un François Verret. Et l’équipe de Oper Opis a beau être rigoureuse, sincère, sans prétention, avoir toutes les qualités espérées, il manque l’auteur chorégraphique.

Posté le 19 novembre 2009