Nos libérateurs, Toulon - août 1944 ; une exposition au musée d’art de Toulon

« Puissent les générations qui prendront la relève pour la survie de la France, ne jamais oublier ce qu’elles doivent "aux Africains qui venaient de loin !" »
Journal de marche du 22ème bataillon de marche nord-africain

La bataille de Toulon fut la première que l’armée française, à peine débarquée sur les plages de Provence, livra pour la libération de notre pays. Toulon, creuset des troupes coloniales, fut justement délivrée par des soldats d’outremer soutenus par les résistants et les forces alliées.
Sous le drapeau français, s’étaient rassemblés des hommes mais aussi des femmes venus de cinq continents. Ceux que l’on appelait alors des indigènes combattaient côte à côte avec des Français des colonies et des évadés de la France occupée. Près d’un soldat sur deux était un Africain : les tirailleurs maghrébins et noirs constituaient le gros de l’infanterie.
« C’étaient des gens de toutes les couleurs, de toutes religions, de toutes opinions politiques, qui venaient pour libérer la France » se souvient l’ancien ministre Robert-André Vivien qui était l’un d’eux.

À l’initiative de l’Amicale du groupe Marat, une association fondée par des anciens de la résistance, l’historien Grégoire Georges-Picot a conçu une exposition où les acteurs de la libération, résistants de Provence, soldats des armées française, américaine, britannique, sont les narrateurs de cette histoire, notre histoire.

L’exposition est composée de 110 photographies, 23 dessins, d’une quarantaine de documents de l’époque et de témoignages filmés recueillis auprès d’anciens combattants en France, dans plusieurs pays d’Afrique et en Nouvelle-Calédonie. Elle est le fruit d’un long travail entrepris également en Allemagne, aux Etats-Unis et en Angleterre.
Témoignage de reconnaissance, l’exposition relève en même temps d’une démarche de connaissance. On oublie souvent, lorsque l’on parle d’immigration, que les pères de bien des immigrés d’aujourd’hui furent un jour accueillis en libérateurs.
Cette histoire est une source de réflexion. Car ses acteurs nous parlent aussi de leurs liens avec la France. Peut-être le visiteur se reconnaîtra-t-il dans l’image qu’ils nous en donnent.

Les éléments constitutifs de l’exposition

Objets, photographies et documents d’archives
Des musées et des centres d’archives ont sorti de leurs collections des objets, des photographies et des documents pour cette exposition, notamment :
Musée de l’Armée (Paris) _ National Archives (Washington)
Bundesarchiv (Coblence) _ Imperial War Museum (Londres)
Services historiques de l’Armée de terre et de la Marine (Vincennes)
Etablissement cinématographique et photographique des armées (Ivry)
Musée des troupes de marine (Fréjus)
Musée national de la résistance (Champigny)

Témoignages
Des témoignages ont été recueillis depuis une dizaine d’années en France, en Afrique, en Océanie, aux Etats-Unis et en Allemagne : ce sont les acteurs de cette histoire qui en sont les narrateurs.

Portraits de soldats
Roger Jouanneau-Irriera était un dessinateur qui s’engagea dans l’armée française pendant la guerre. Ses portraits d’officiers et de simples soldats, français, africains, arabes, témoignent de la diversité de cette armée française de la libération.

Films
Une série de films courts seront diffusés dans l’exposition. Ils ont été réalisés à partir de témoignages filmés d’acteurs de cette histoire et d’archives cinématographiques.

Posté le 27 octobre 2003

Du 8 novembre 2003 - 15 février 2004
Cette exposition a été réalisée avec le concours financier du :
Ministère de la Défense
Fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations
Ville de Toulon
Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur