- SALLE DES PRINCES -

MAILLOT - KYLIAN - GOECKE - MONACO DANCE FORUM
Danse contemporaine

• du 31/12/2009 au 03/01/2010
• à 20h30
• à 16h00 Dimanche 03

BALLETS DE MONTE-CARLO

Les Ballets de Monte-Carlo - Shéhérazade, Le Spectre de la Rose, Silent Cries et Les Noces

• JEAN-CHRISTOPHE MAILLOT
• JIRI KYLIAN
• MARCO GOECKE

Deux temps, chacun en trois mouvements ! Les Ballets de Monte-Carlo célèbrent dans un esprit festif fuyant tout esprit poussiéreux les œuvres originales ainsi que l’héritage des Ballets Russes. Ceci sonne peut-être comme une évidence, mais la première soirée présente Le Sacre du Printemps de Nijinsky. Certes, l’événement est attendu. Mais ce qui l’est moins, c’est sûrement la qualité tant technique qu’émotionnelle et vibratoire qui anime chaque danseur du corps de ballet, celui-ci étant constitué d’autant d’ « élus » qu’il est possible de s’imaginer dans une compagnie comprenant quarante-cinq danseurs. Cette texture des ballets dirigés par Jean-Christophe Maillot, qui choisit autant ses danseurs pour leur aptitude à danser qu’à être – en société, en équipe, en tant qu’humain en somme – pourra être appréciée à sa valeur. Il en va de même pour Le fils prodigue de Balanchine. Comment interpréter cette histoire de dépravation du fils parti à la découverte du monde, en ingrat, pour revenir déçu et bouleversé des tendances infernales des hommes vers sa famille, sans être capable de camper un personnage traversant les épreuves de la vie ? Cette odyssée moderne a été choisie pertinemment, Mr. B n’ayant que fort rarement créé de ballet narratif. Pour le versant contemporain de ces soirées, le public découvrira Shéhérazade de Jean-Christophe Maillot, qu’il créé baigné dans la musique originale de Rimski-Korsakov. On est avide de plonger ainsi dans l’univers fantasmatique du harem… Au programme également, Le Spectre de la Rose visité par le jeune et talentueux chorégraphe Marco Goecke, qui à coup sûr ébouriffera par sa puissance de renouveler les codes, les repères du Spectre original : dans un refus du démonstratif et du naturalisme, il profite de cette commande de Maillot pour en tirer parti au niveau gestuel, peaufinant le placement et affirmant le rôle de la femme dans le duo. Pour clore le tout, on savourera Silent Cries et Les Noces de Kylian. La première pièce est une sorte de cheminement personnel sur Le Prélude à l’Après-Midi d’un Faune, où l’on appréciera le rapport scénique de la danseuse à la vitre, symbole peut-être d’une dualité identitaire. Et la seconde reprend à la manière du chorégraphe les noces vertigineuses de violence, pour ne pas dire de viol légal résonnant de façon cauchemardesque en cette élection non voulue forcément du mariage, de Bronislava Nijinska… En somme, un double programme qui ne laissera nul spectateur indifférent, et certainement pas sur sa faim quant au contraste des sentiments !