KORN : take a look in Toulon

Ce 17 août 2005 Korn passait par Toulon à l’occasion de leur tournée "best of". Groupe "leader" qui ne demandait qu’à être suivi, Korn a propulsé sur le devant de la scène un genre musical qui sera vite dévoyé par Limp Biscuit et Linkin Park. Mais ce soir-là au Zenith Omega, il a démontré qui est encore un peu le chef.

Les guests prévus en amuse-bouche se devaient de relever un sacré défi. Le public est venu en nombre (3.500 personnes) pour ses idoles korniens après moultes années de sevrage (le dernier passage du groupe dans la région datait de 1999). Le gotha du métal français avait fait le déplacement. Aqme était là, tout comme quelques membres de Pleymo et de Fischer (qui vont sortir un album dans pas longtemps, attention !).

C’est aux Marseillais de Dagoba que revient la lourde tâche d’ouvrir le bal. Et, autant le dire tout de suite, ils s’en sont pas trop mal tiré. Le principe scénique est simple : de noir vêtus, vous vous positionnez le long de la scène. Si vous êtes bassiste, vous vous laissez pousser les cheveux afin de pouvoir les tourner à chaque riff un peu tendu, version Loréal, vitesse multipliée par 100. Vous êtes batteur, vous frappez. Vous êtes guitariste, vous grattez, plié en deux sur votre engin. Vous êtes chanteur, il vous faut varier votre voix, du cri guttural aux lyriques haut perchées. Le rythme de leur set, franchement métal, parfois un peu speed, parfois un peu heavy, rarement groovy, très peu sexy, est soutenu. Le public pogote déjà.

Le calme revient avec les inconnus de P.N.T. Les Nord-américains commencent leur partie en toute simplicité. Aucun son original, aucune innovation, plutôt de vieilles recettes recyclées. Et le public s’agace rapidement. Déstabilisés par cette impatience, P.N.T explique son cas et promit de ne faire que deux chansons et de partir. Là les pauvres musiciens se lancent dans une reprise de Blur, là encore râté. La fosse scande « Korn (bis) ». P.N.T prend ses cliques et ses claques et rentre au vestiaire.

Et Korn entra en scène

Korn aujourd’hui, c’est Jonathan Davis en kilt de cuir au chant, Fieldy à la basse qui a suivi une cure d’amaigrissement, David qui a retrouvé ses bras pour frapper sur sa batterie, et Munky à la gratte. Brian, lui, a rencontré sur son chemin Dieu, et pour le remplacer, Korn a embauché Rob Patterson. Le malheureux s’est retrouvé caché à côté de la batterie, à peine autorisé à gratter (et pas trop fort) sa guitare rythmique.

Ce soir-là à Toulon, dès le premier titre, on sent que Korn « got the life ». Le son est puissant, très puissant. En début de concert, la voix de Jonathan Davis a parfois du mal à ressortir ; il doit faire quelques pauses entre les standards pour reprendre son souffle mais l’envie est bel et bien là. Le public aussi : il est à fond. Ça slame dans tous les sens. Les titres phares s’enchaînent : « It’s on », « ADIDAS », « Bal tongue », « Falling away from me », « Faget », on en passe et des meilleurs.

La scène dont s’est doté Korn était particulièrement bien chiadée. Un mur lumineux offre des possibilités assez intéressantes pour agrémenter un show. Les diodes forment même un karaoké pour un public pas forcément bilingue, ce qui permet à ce dernier de reprendre ses titres préférés à la demande de Jonathan Davis. C’est une chose assez rare pour le noter chez les groupes néo-métal : Korn fait participer son public autrement qu’en l’autorisant à se jeter de la scène.
La chaleur monte à son paroxysme lorsque Jonathan Davis fait son entrée sur scène, cornemuse à la bouche. « Life is peachy » prend du volume avec une reprise du puissant « Johnny got his gun » de Metallica. Lancé à plein régime, plus rien n’arrête Korn. Il se hasarde même à une reprise de « The Wall » des Pink Floyd. Le résultat est plus que probant, malgré un solo guitare, il faut le dire, carrément limite de la part de Munky. Qu’importe, le public en redemande.

Le rappel explose au son de « Blind » et de « Somebody Someone »... et tout le monde ressort soufflé !

Posté le 20 octobre 2005