Des bouteilles de rosé dans un seau glacé, Tim Holmes arrive, décontracté, boit une gorgée. Il met tout le monde à l’aise tout de suite, naturellement. Il fait bon, la mer est calme, l’interview qui va vite tourner en simple conversation peut commencer.
On sait d’ores et déjà qu’on va passer un bon moment en compagnie d’un homme qui la musique, mais aussi les risques autant musicaux que professionnels.
La musique de Death in Vegas
T.H : Nous sommes probablement un groupe de rock. En fait, je n’ai pas d’opinion sur ce qu’est le rock. Ce n’est pas une chose simple à définir, ça va et ça vient. Pour moi le rock était un peu mort avec la fin de la carrière d’Elvis Presley - d’où le titre du premier album éponyme « Dead Elvis » - et puis des groupes comme les White Stripes ou Franz Ferdinand font du vrai rock.
Death in Vegas se situe en fait au carrefour de plusieurs musiques. On part sur une base studio, et puis on fait rencontrer l’Electro avec l’instrumental.
Aussi se pose souvent le problème de l’expérimentation, car nous voulons toujours et toujours expérimenter, créer de nouveaux sons, et c’est un joli pari.
Dirge - chanson titre du troisième album « Contino cession » - est une bonne définition de la musique de notre groupe. Avec flying, elle reste une de mes favorites.
Les influences du groupe
T.H : Death in Vegas = The Ramones + Kraftwerk.
J’avoue qu’avant l’interview je ne connaissais pas du tout ce groupe Kraftwerk, et puis en fait ce groupe allemand des années 80 a l’air d’avoir influencé la musique de pas mal de très bon groupes à commencer par Death in Vegas mais aussi Rubin Steiner qui nous le confiera lors de son interview.
Les albums de Death in Vegas
T.H : A la base le groupe s’appelait Dead Elvis - qui est aussi le nom du premier album sorti en 1997 - et puis il y a eu des problèmes avec ce nom : avec la famille d’Elvis Presley et puis parce que le livre « Dead Elvis » de ? est sorti au même moment.
On a enchaîné avec trois albums « The contino Cessions » en 1999, « Scorpio Rising » en 2002, et « Satan’s circus » en 2004.
Nous avons ensuite décidé de quitter notre maison de disques BMG, qui du coup a sorti un Best of du groupe ; là sur ce coup-là on n’y est pour rien, on était contre l’idée de sortir un best of d’ailleurs. Depuis cette année nous avons créé notre propre label DRONE - en rapport avec l’architecture de leur musique, un son qui revient sans cesse, qui tourne, comme un drone. C’est beaucoup plus excitant, on peut faire des choses plus personnelles. L’argent était au cœur du truc avec BMG, maintenant on se sent plus libre.
Le dernier album constitue à ce titre une rupture. Dans un premier temps il n’y a aucune participation d’autres artistes - Iggy Pop, Paul Weller, Liam Gallagher ou encore Bobby Gillepsie de Primal Sream avaient prêté leur voix dans leurs trois premiers albums.
Et puis il apparaît comme plus expérimental.
Le son et l’image
T.H : Le cinquième album est déjà fait. Il s’agit d’un cinémix de 1h30 constitué de plusieurs courts métrages des années 60 et 70. Un concert a été donné à Londres et le CD devrait être mixé au printemps et sortir en janvier 2006.
D’une façon générale, votre musique colle bien avec les images, y a qu’à voir le nombre de pubs dans lesquelles on entend votre son
Oui c’est vrai, et c’est d’ailleurs pour cela que l’idée du Cinémix s’est imposée naturellement. On a également été contactés pour réaliser la musique d’un film il y a quelques années, mais le projet n’a pas abouti.
Il s’agissait d’un Porno, nous on était intéressés, et puis finalement ça s’est pas fait. Par contre je peux vous dire que d’autres groupes célèbres ont déjà fait la B.O d’un porno. Par exemple Massive Attack ou encore Prodigy.