Guy Bedos

Touchant ? engagé ? sensible ? profond ? sincère ? Tout ça à la fois !!! Bedos est a lui seul un regroupement de valeurs humaines difficile à égaler ! Après trente-six ans de bons et loyaux services auprès d’un public affamé par ses cris de vérité sur la vie, il n’a toujours pas la grosse tête !!

Propos d’après spectacle...
_(recueillis le 10 Mars 2001 au Théâtre Galli, Sanary-sur-Mer)

" Ca va bien ? "a -t-il demandé . " Beaucoup mieux depuis que je vous ai vu ce soir ! "ai-je répondu. " On aurait aimé vous poser quelques questions, mais vous devez certainement déjà les connaître toutes par coeur ! " " Allez-y ! posez-moi des questions ! " ... " Justement , quelles questions aimeriez-vous que l’on vous pose ? "
Là, il quitte le groupe qui l’entourait et vient s’asseoir à notre table...

"Si j’aime les gens : oui ! mon métier : oui ! Si j’arrive à les aider ?... je ne sais pas... " Il regarde dans le vide quelques secondes et reprend : " J’aimerais faire bouger les gens, les réveiller, leur faire réaliser qu’ils ont peut être un peu oublié leurs rêves sur le chemin de leur vie ".

Lorsqu’on lui demande s’il y croit encore, il répond qu’il y croit toujours et que ça ne changera jamais ! ! " Mais ", reprend-il " je crois que les idéalistes sont en danger, car pour pouvoir donner des forces, il faut en avoir... ça me fait penser à Montaigne, vous savez... Un esprit sain dans un corps sain. Mais la force de notre société est aussi sa faiblesse ; ce danger de ringardiser la parole libre dans le but de faire taire ceux qui l’ouvrent ...

Alors que dans certains pays, on empêche le droit d’expression (donc personne ne réagit) ici, on l’autorise mais bon ! cause toujours ! ! Ce qu’on peut bien dire, tout le monde s’en fout ! Alors ou est la différence ? Apparemment, il n’y en a pas ! Cela crée une sorte de lâcheté sociale. Il semblerait que tout ce qui met en péril cette tranquillité médiocre doit être détruit. On en oublie la fraîcheur de l’idéal.

J’avais écrit cette petite citation il y a quelques années à propos des socialistes : ils voulaient changer la vie, ils ont changé d’avis. Mais on a un devoir de bonheur : pour aider les autres, il faut quand même être calé dans sa vie... Vous connaissez la chanson de Nougaro : " Assez " ?.

En fait, cette tempérance douce a besoin de bons leaders pour contrer une société amorphe. C’est ce qu’ont tenté de faire, à leur façon, Simon Bolivar, Jeanne d’Arc et j’en passe... ". A nouveau, il a cet air songeur puis reprend : " L’intégrisme le plus dangereux reste quand même l’argent, cet envahissement sournois vert de gris que représente le dollar, bon… évidemment, je n’ai rien contre le fait de gagner sa vie ; ça reste quand même une nécessité pour vivre et aider ceux qu’on aime, mais quand on voit des reportages comme celui sur la Jet Set passé récemment, ca devrait être classé X ! Et on parle des jeunes de banlieue, de leur violence ? Que c’est une catastrophe, un danger ? Je trouve que l’on a beaucoup de chance, ça pourrait être bien pire, vous ne trouvez pas ?... "

A la question " Pensez-vous qu’un jour, les choses changeront et qu’il y aura enfin une prise de conscience ? " il répond : " J’en suis toujours convaincu mais je sais me prendre à l’autodérision… J’ai donc conscience de l’inefficacité de mon discours mais mes enfants restent tout de même ma source d’inspiration principale ; c’est une très bonne défense contre le cynisme, je trouve. Oui, je suis un idéaliste. Saviez-vous que Louis XVI tenait un journal ? et savez-vous ce qu’il y écrivit le 14 juillet 1789 ? Aujourd’hui : RIEN

Actualités..
Actuellement, Guy Bedos nous concocte son prochain spectacle. Le thème ? Un halluciné se demandant ce qu’ont bien pu devenir les idéaux de Zola, Jaurès, Blum et bien d’autres… histoire de remettre en place la gauche d’aujourd’hui ! Tout un programme ! On en salive déjà ! Merci Monsieur Bedos ! ! !

Posté le 12 mars 2001