Goudronner les mots...

Communiqué de Princesses Peluches

Bonjour à tous,

Princesses Peluches est poursuivie par la Mairie de Cuers pour dégradations de la voie publique suite à la représentation de Kristin, spectacle primé par le prix Auteurs d’Espaces de la SACD en 2007 et coproduit par l’Atelier 231 (Centre National des Arts de la Rue de Sotteville les Rouen), par Lieu Public (Centre National de Création des Arts de la Rue de Marseille), par le Festival Emotions de Rue de Voiron, par le Festival Fest’Arts de Libourne, par le Festival des Fondus du Macadam de Thonon Les Bains et par L’IST Gand (Belgique).
Les faits remontent au 29 mars, date de la représentation à Cuers dans le cadre de la Saison de L’Abattoir, programmée par l’Orphéon Théâtre de Cuers, dont la nouvelle équipe municipale n’a eu de cesse de dénoncer la convention les liant à la ville durant la campagne électorale.

La vidéaste Virginie Brylansky accompagnait Caroline Amoros durant toute la préparation et la représentation elle même. Tout a donc été filmé.

Vous pouvez visionner le film en suivant ce lien : http://www.dailymotion.com/video/x4zp37_goudronnerlesmots_creation

L’objet de la plainte tient en une série de phrases écrites à même le sol. Ces phrases, destinées à laisser un trace éphémère après le passage de Princesses Peluches, sont inscrites à la peinture temporaire et s’effacent avec le temps, ou si besoin est, en frottant avec de l’eau . Selon l’équipe municipale, venue constater les dégâts sur place et malgré une démonstration préalable effectuée par Caroline Amoros et son régisseur Thierry Hue devant le maire de Cuers lui-même, il s’agit là d’une “dégradation de la voie publique”. La mairie, qui aurait pu mais n’a pas cherché à interdire le spectacle, a donc dépêché les employés municipaux pour couvrir les phrases en les recouvrant de goudron.
Parmi les phrases recouvertes et à jamais ensevelies sous le bitume de Cuers, une citation d’Albert Camus : “Je me révolte donc nous sommes” ou encore “Kristin, 52 ans, cherche du travail” - ou comment passer d’une dégradation de la voie publique totalement hypothétique à une censure au goudron effectivement totalitaire. Suite à cela et à la plainte déposée par la mairie de Cuers, Caroline Amoros et Georges Perpès de l’Orphéon Théâtre ont du s’expliquer à la gendarmerie.

Nous, membres de l’équipe de Princesses Peluches, sommes actuellement en contact avec un avocat pour prendre la mesure exacte de ce qui va suivre et seront attentifs à tout vos messages de soutiens et à vos conseils. Par ailleurs, nous ne souhaitons pas que cet évènement regrettable reste sans suite et nous vous invitons à transmettre ce message à très large échelle. De notre côté, nous allons alerter la presse et les médias dans les prochaines heures.

Nous sommes aussi et surtout entièrement solidaires de l’Orphéon Théâtre, menacé par la mairie, devenu la cible de la nouvelle équipe municipale de Cuers qui a dénoncé en des termes excessivement violents les conventions liant la structure à la ville durant la campagne électorale et qui a suspendu la suite de la programmation de la Saison de l’Abattoir.

Merci de votre soutien

Olivier Heredia
Administrateur de Princesses Peluches

PS. : Une pétition de soutien ici :http://www.lefourneau.com/lafederation/Petition-de-soutien-a-la-compagnie.html

Posté le 11 avril 2008