Eiffel et Kami sous une pluie électrique

Compte-rendu du concert du 20 novembre 2010
Oméga-Live, Toulon

They are Kami !

Kami viennent de sortir leur premier album : Escape Lanes. Mais ces quatre garçons plein d’avenir n’en sont pas à leur première scène. Ils ont roulé leur bosse sur les routes de France et de Navarre (Nyons, Brest, Rennes par le passé, Clermont, Saint-Etienne, Chambéry dans le futur), enchaînant les dates hors de Toulon, loin de la famille et des amis. Et la première chose que l’on peut dire, c’est qu’ils assurent.

En première partie d’Eiffel, il ne fallait pas faire qu’un tour de chauffe. Il fallait enfiler le bleu. Avec un intro son et lumière stroboscopique, le décor est d’emblée planté. Kami déboulent sur scène, sortent guitares et batterie, et laissent éclater leurs titres avec une belle vitalité. Si les titres sur l’album ont une forte consonance pop, sur scène c’est le rock qui prédomine. « Let’s get », « Dance », « Ghosts », « Theatrical fragments » s’enchaînent dans une vivacité toute communicative. Par leur férocité musicale, Kami saisissent un public trempé par le déluge de l’extérieur et resté un peu froid à l’intérieur.

Et si les quatre compères savent s’accorder une légère pause par l’interprétation de quelques ballades au milieu de set, notamment le single du groupe : « Around me », c’est pour mieux repartir à l’attaque, version rock toujours, et démontrer à qui en doutait que Kami n’est pas un groupe de figuration. La voix du chanteur, Hervé, prend des accents à la Placebo sur la plupart des titres mais il varie les plaisirs en adoptant un phrasé plus slamé sur « The next/the last ». Martin, le guitariste, s’en donne à cœur joie en torturant ses cordes et en frappant sans ménagement sur ses claviers. Quant à Laurent et Maxime, à la basse et à la batterie, c’est plutôt la retenue qui les caractérise.

Le morceau final, « Everything is changing », se termine déjà et on en redemande.

Setlist : Let’s get, Dance, Ghosts, Theatrical fragments, Around me, Cherry Stone, Whatever, The next/the last, Everything is changing.

Site : http://www.myspace.com/wearekami

Eiffel d’un souffle !

Eiffel arpentent les routes de l’Hexagone depuis plus d’un an à l’occasion de leur album, À tout moment. Le succès de leur single éponyme leur a permis de tourner la page des malentendus et de renouer avec leur public fidèle et un nouveau public. Un concert au Zénith à Paris, des centaines de dates, et une série de neuf concerts en douze jours aavnt qu’Eiffel débarque à Toulon un peu fatigués.

Ce soir-là, dans la capitale varoise, Humeau et sa bande optent pour un concert court et nerveux. Pas de ballades, mais une cavalerie sans cesse au galop. On sent le groupe rôdé, sûr de lui. Il n’a pas peur d’envoyer du son, comme on dit. Nicolas Courret, le batteur, se fait plaisir derrière sa batterie minimaliste. Estelle Humeau, à la basse, toute de noir vêtue, éblouit son monde par le tempo qu’elle imprime avec grâce. Nicolas Bonnière se plie sur sa guitare pour la secouer et la faire gémir. Romain Humeau peut alors se libérer, lâcher sa gratte, développer son jeu scénique, presque théâtral, tout à fait ahurissant et communier jusqu’à la transe avec le public. Le public reprend en choeur À tout moment, il est alors chaud et Eiffel peut s’embarquer encore plus dans son show version rouleau compresseur avec un « Bigger than the biggest » des plus barrés. Le titre « Sombre » conclut en feu d’artifices électrique un concert intense d’un peu plus d’une heure.

On compare souvent Eiffel à Noir Désir à cause de leurs affinités tant musicales qu’amicales. C’est indéniable sur scène. Eiffel parvient pourtant à dégager sa propre personnalité par le talent de chacun de ses membres et par l’univers poétique de ses chansons.

Setlist : Minouche, Le Coeur Australie, Il pleut des cordes, Saoûl, Ma part d’ombre, À tout moment, Sous ton aile, Je m’obstine, Bigger than the biggest, Dispersés, Nous sommes du hasard, Sombre.

Site : http://www.eiffelnews.com/


Retrouvez les interviews des deux groupes après leur concert toulonnais : http://www.radio-active.net/Les-Echos-pop-invites-et-sessions.html

Julien

Posté le 3 décembre 2010