EMMÈNE-MOI AU BOUT DU MONDE !...

DE BLAISE CENDRARS

de 20 à 10 €

MISE EN SCÈNE JEAN-MICHEL RABEUX

Elle surgit comme une panthère noire sur une étroite
passerelle. Fauve au milieu des spectateurs, qui,
peut-être, vont la dévorer comme on dévore
les monstres au théâtre. Robe noire, bas noirs,
cheveux noirs : un peu Piaf, un peu Marguerite Moreno,
un peu Barbara, Claude Degliame nous emmène
dans les méandres fabuleux du dernier roman écrit
par le poète bourlingueur.

Claude Degliame a travaillé avec Claude Régy, Bruno
Bayen, Jacques Lassalle, Antoine Vitez, Philippe Adrien
ou Olivier Py. Et elle collabore depuis toujours avec
Jean-Michel Rabeux, metteur en scène et auteur dont
le théâtre traite des corps sur scène comme le ferait
un peintre sur sa toile transfigurant la nudité crue
de ses modèles.

Dans le Paris d’après-guerre, nuit agitée pour une vieille
actrice, « la plus grande tragédienne de tous les temps »,
Thérèse Églantine, soixante-dix-neuf ans et beaucoup
d’excès. Les quatre premiers chapitres de Emmène-moi
au bout du monde !… chantent avec un humour ravageur
l’art du théâtre et plus précisément l’art de l’interprète.
Avec sourdine, jurons, éclats de voix, oeil au beurre noir
et costume de reine des chiffonniers, cette figure
baroque, ce monstre sacrément méchant campé
par Cendrars, est une fantaisiste allumée par le terrible,
mais aussi une mystique secrète de l’art.

J’aime le spectacle, disait Cendrars, mais, pauvres humains !
C’est un voyage à sens unique. Drôle de commerce.
On ne revient pas. C’est la mort. Un soleil noir.
Mais c’est une grande lumière.

Posté le 8 juin 2007