Dialogues d’exilés

BERTOLT BRECHT

10 - 16 - 22 €

Achevés par fragments en Amérique, commencés en
1940 lors de son exil en Finlande, Brecht est alors déchu
de la nationalité allemande, les « Dialogues » se jouent
sur un fond de basculement des nations civilisées vers la
grande barbarie du 20e siècle.

Renouant avec la tradition des dialogues, Bertolt Brecht
renvoie les personnages archétypaux dans les coulisses
et invente, avec une modernité détonante, des rôles de
théâtre dans toute leur complexité émotionnelle,
intellectuelle et charnelle.

Deux étrangers, réfugiés de l’Allemagne nationalesocialiste,
se rencontrent fortuitement à Helsinki. Le
premier, Ziffel, est un scientifique féru de physique
atomique. Il écrit ses mémoires. Le second se nomme
Kalle, et constitue le travailleur prolétarien si cher au
dramaturge allemand.

Intimes, politiques, sociaux et historiques, leurs
conversations successives abordent une large palette de
sujets et témoignent de cette qualité rare que possédait
Brecht de véhiculer des notions profondes avec des
mots de tous les jours. Et avec une ironie mordante,
décalée, pressée à froid, souvent noire et en creux.
Cette « ironie » des choses, Hegel l’appelait la dialectique
et la meilleure école pour la dialectique, disait Brecht,
c’est l’émigration. Deux exilés face à face, deux acteurs,
Valentin Rossier et Jean-Quentin Châtelain, sous
quelques lumignons tendus de guirlande en guirlande,
comme si, au ciel des idées, des flammèches brûlaient
encore.

Posté le 16 mai 2008