Un Roi sans divertissement

GIONO / SCHUBERT

de 8 à 20 €

Concert objet radiophonique

d’après l’oeuvre de Giono

par l’Atelier des Musiciens du Louvre - Grenoble

Je vais parler exactement comme il ne faut pas qu’on parle quand il s’agit de musique. Mais il est question ici d’ " affinités électives " : il est donc
indispensable de faire passer le coeur et l’imagination avant la science.
Jean Giono

" Qu’on laisse un roi tout seul sans aucune satisfaction des sens, sans aucun soin de l’esprit, sans compagnies et sans divertissements, penser à
lui tout à loisir, et l’on verra qu’un roi sans divertissement est un homme plein de misères. [...]" ?
Pascal, Pensées, 137, 139.

"Ces lieder me plaisent plus que tous les autres et ils vous plairont à vous aussi".
Frantz Schubert à propos du Voyage d’hiver
Giono ne jouait d’aucun instrument, mais était un grand amateur de musique. Certains compositeurs l’accompagnent toute sa vie et inspirent son
travail d’écrivain.

Il avait sous-titré Un Roi sans divertissement " Opéra bouffe ", mettant ainsi en évidence la composition musicale du livre : quelques scènes
brillantes, très colorées rythmant l’action de ce roman d’intrigue, des récitatifs, solos narratifs du " je ", et des dialogues à deux ou trois personnages
qui se donnent la réplique, le tout dans le décor d’un village du Trièves enfoui sous la neige.

Musique d’errance et de glace, le Voyage d’Hiver de Schubert est un sommet du Lied romantique. Avec ce cycle, Schubert change sa manière
musicale, il emploie une grande économie de moyens, avec des lambeaux de mélodies parfois, des récitatifs dépouillés et des thèmes très simples,
beaucoup de notes piquées et obsédantes, des figures sonores symboliques récurrentes.

Giono s’invente une narration musicale pour un roman chronique.
La musique de Schubert se fait intense conteuse des tourments de l’âme.
Et chacun à sa manière propose un récit de voyage intérieur, une exploration de la condition humaine.

Mirella Giardelli, accompagnée de l’écrivain Célia Houdart a eu envie de cette rencontre : Giono et Schubert entremêlés, le Roi et le Voyage d’hiver
en regards…

Et puisqu’il s’agit d’un fait divers (et " d’hiver "), d’une sorte de feuilleton, le public sera invité, par les astuces scénographiques souvent ludiques
de Chantal Thomas et Natacha Le Guen, à se retrouver villageois, réunis dans une salle commune pour l’écoute curieuse d’une dramatique radiophonique.

Mais ce cadre se fera petit à petit déborder grâce à la participation d’un petit groupe de spectateurs complices et l’histoire prendra corps
dans la salle aussi.

Posté le 7 juin 2007