Pichet Klunchun and myself

de 8 à 20 €

Chorégraphie Jérôme Bel

interprétation Pichet Klunchun et Jérôme Bel

Pièce en anglais (très accessible) sans traduction

Projection de film

Avant le spectacle Pichet Klunchun and myself,
projection d’un film sur le travail de
Jerôme Bel, chorégraphe inclassable qui, par sa
danse performative et conceptuelle, déconstruit
et détourne les codes du spectateur.

" En septembre 2004, j’ai été invité à mener un projet à Bangkok par le curateur singapourien Tang Fu Kuen. Après avoir longuement hésité à
accepter cette invitation, j’ai finalement proposé d’essayer de travailler avec un danseur traditionnel thaï.

En effet, je suis très intéressé par les pratiques spectaculaires extra-occidentales, qu’elles soient chorégraphiques ou théâtrales, depuis l’éblouissement
que j’ai subi en assistant à un spectacle de Kabuki à Tokyo en 1989. Des expériences similaires se sont produites avec la danse traditionnelle
indienne ou le défilé du carnaval de Rio de Janeiro.

Tang Fu Kuen a proposé au danseur et chorégraphe Pichet Klunchun de me rencontrer lors de mon séjour à Bangkok en décembre de cette
même année. Nous nous sommes vus ne sachant pas du tout quel résultat pouvait survenir de cette rencontre. J’avais juste auparavant noté une
série de questions à poser à ce danseur. Personnellement je n’avais alors qu’une vague idée de ce qu’était cette danse traditionnelle thaïe, tandis
que Pichet Klunchun ne connaissait pas non plus mon travail.

Ce sont les circonstances de notre rencontre qui ont déterminé la nature et la forme du résultat obtenu. Le décalage horaire, la fascination qu’ont
exercé sur moi la ville de Bangkok et ses habitants, les embouteillages monstrueux qui n’ont pas permis que toutes les répétitions se fassent, le
contexte du Bangkok Fringe Festival où devait être montrée la pièce, nous ont amené à présenter au public une sorte de compte-rendu théâtral
de notre expérience.

Nous en sommes arrivés à produire une sorte de documentaire théâtral et chorégraphique sur notre situation réelle. La pièce, donc, met en présence
deux artistes qui ne savent rien l’un de l’autre, qui ont des pratiques esthétiques très différentes et qui essaient chacun d’en savoir plus sur
l’autre, et surtout sur leurs pratiques artistiques respectives, malgré le gouffre culturel abyssal qui les sépare.

Des notions très problématiques telles l’eurocentrisme, l’interculturalisme ou la globalisation culturelle sont les enjeux qui se précisent tout au long
de cette pièce. Ces notions si délicates à traiter ne peuvent pas être laissées de côté.
Le moment historique actuel ne permet pas de faire l’économie de ces enjeux-là.
Jérôme Bel, Séoul le 1er Juin 2005

Les Biographies

P i c h e t K l u n c h u n

Pichet Klunchun est un danseur traditionnel thaïlandais qui tente d’adapter les oeuvres traditionnelles de la danse classique thaïlandaise pour en
livrer une version plus contemporaine mais toujours respectueuse des fondements de la tradition. Le monde culturel thaïlandais classique voit en
lui l’un artiste les plus audacieux, qui ose retravailler et réinterpréter la culture chorégraphique thaïlandaise pour aller de l’ancien style traditionnel
vers une pratique nouvelle et modernisée. Il a été formé à la danse de masque thaïlandaise traditionnelle, le " khon ", dès l’âge de 16 ans, auprès
de Chaiyot Khummanee, l’un des plus grands maîtres du khon en Thaïlande.
Il a été diplômé en danse classique thaï à l’université de Chulalongkorn à Bangkok. Ensuite il a beaucoup travaillé pour le théâtre, en tant que
danseur et chorégraphe, notamment pour des manifestations de grande envergure comme les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux
asiatiques à Bangkok en 1998. Dans le même temps, il a aussi travaillé pour le milieu de la danse contemporaine. Il est le seul artiste diplômé du
département de danse en Thaïlande qui gagne encore sa vie par la danse.
Il a ensuite participé à de nombreuses manifestations interculturelles dans le spectacle vivant, en tant que représentant des artistes de la danse
thaïlandaise classique et en tant que chorégraphe de réputation internationale. En 2001, le Conseil culturel asiatique lui a octroyé une bourse d’études
de 7 mois aux Etats-Unis. Depuis 2001, il a dansé pour de nombreuses productions internationales, dont "Search : Hamlet" en 2002 au
Danemark, et "The Global Soul" en 2003-2004 à travers toute l’Europe.
Il a récemment créé sa propre compagnie, LifeWork Company, dans le but d’enseigner à de jeunes talents les bases de la danse classique thaï.
Pichet est le seul artiste en Thaïlande qui développe son art à partir de la danse traditionnelle khon et qui soit également en mesure de collaborer
avec d’autres artistes sur un plan international.

J é r ô m e B e l

Jérôme Bel, né en 1964, vit à Paris et travaille internationalement. Il a été élève du Centre National de Danse Contemporaine d’Angers durant la
saison 1984/1985. De 1985 à 1991, il a dansé pour plusieurs chorégraphes en France et en Italie (Angelin Preljocaj, Bouvier et Obadia, Daniel
Larrieu et Caterina Sagna). En 1992, il a été assistant à la mise en scène de Philippe Découflé pour les cérémonies des XVIème Jeux
Olympiques d’hiver d’Albertville et de la Savoie.

Sa première pièce, une chorégraphie d’objets, s’intitule Nom donné par l’auteur (1994), la seconde Jérôme Bel (1995) est basée sur la totale nudité
des interprètes. La troisième, Shirtologie (1997) a été créée à la demande du Centro Cultural de Bèlem (Lisbonne) et de Victoria (Gand), puis, a
été reprise en 2000 avec des acteurs japonais à Kyoto et Tokyo. Elle met en scène des danseurs portant chacun plusieurs dizaines de T-shirts
imprimés de slogans connus de tous.

Les spectacles suivants sont Le dernier spectacle(1998), qui en citant plusieurs fois un solo de la chorégraphe allemande Susanne Linke, mais
aussi Hamlet ou Calvin Klein essaie de définir une ontologie du spectacle. Xavier Le Roy (1999) sera seulement signée par Jérôme Bel mais chorégraphiée
par le chorégraphe français vivant à Berlin, Xavier Le Roy .
The show must go on (2001) réunit 20 interprètes, 19 chansons pop et un DJ. Une version de cette pièce est au répertoire du Deutsches
Schauspielhaus à Hambourg.

En octobre 2003, il est co-curateur avec Alain Platel du festival Klapstuk à Leuven en Belgique.

Il est invité à produire une pièce pour le ballet de l’Opéra de Paris, ce sera Véronique Doisneau (2004), une sorte de documentaire théâtral sur le
travail de la danseuse du corps de ballet de cette compagnie, Véronique Doisneau. L’année suivante il créera Pichet Klunchun & myself (2005) à
Bangkok, avec le danseur traditionnel thaïlandais Pichet Klunchun . Cette production met en scène Pichet Klunchun et Jérôme Bel essayant de
discourir sur leurs propres pratiques artistiques malgré le gouffre culturel qui les sépare. Isabel Torres (2005) pour le ballet du Teatro Municipal de
Rio de Janeiro est la version brésilienne de la production de l’Opéra de Paris.
Jérôme Bel a reçu un Bessie Award pour les représentations de The show must go on à New York en 2005.

Posté le 11 mai 2007