Paul Chéron Septet

La magie retrouvée du swing

gratuit dans le cadre du Festival de la Mer

concert en plein air aux Marines de Cogolin

Toutes les qualités que l’on se plaît à reconnaître aux divers ensembles dirigés par Paul Chéron, à commencer par l’institution qu’est devenue le Tuxedo Big Band, se retrouvent dans ce septette où il a réuni la fine fleur des musiciens capables de se mouvoir avec aisance et naturel dans un style que, pour faire court, on qualifiera de classique. Celui des petits ensembles de l’ère Swing qu’il connaît mieux que quiconque et dont il excelle à exprimer tout le suc.

L’ossature – Paul lui-même au ténor, auteur d’arrangements ciselés, propices au swing, son frère Henri à la guitare, Thierry Ollé au piano et Pierre-Luc Puig à la basse – a fait ses preuves en divers contextes et assure au groupe une cohésion, voire une complicité de tous les instants. Ainsi Jérôme Etcheberry (trompette), Cyril Dubilé (trombone) et Marc Verne (batterie) se coulent-ils sans difficulté dans un écrin où sont mises en valeur leurs qualités respectives.

Le résultat est étonnant. L’ensemble sonne comme les petites formations de l’époque, Kansas City Seven de Count Basie, groupes d’Ellingtoniens réunis sous la houlette de Johnny Hodges ou de Cootie Williams.

Au point qu’une écoute « à l’aveugle » pourrait réserver quelques surprises : qui est l’auteur du solo de ténor dans Baby Please , Lester Young ou Paul Chéron ? Et, dans Count In Me , qui prend le chorus de trompette, Buck Clayton ou Jérôme Etcheberry ? Est-ce Basie lui-même ou Thierry Ollé qui improvise magistralement dans Swinging Back ? L’imperturbable guitare rythmique, toute de précision et de légèreté, appartient-elle à Freddie Green ou à Henri Chéron ? Le petit jeu pourrait se poursuivre longtemps. C’est assez dire la valeur du groupe et celle des solistes.

Or ce phénomène de mimétisme est le fruit d’une assimilation en profondeur. Non une copie insipide, mais une re-création qui permet à chacun d’exprimer sa propre personnalité. Chacun des morceaux en témoigne. Telle est l’originalité d’une entreprise dont les séductions se développent au fil des écoutes, comme les arômes d’un grand cru.

Posté le 23 juin 2007