de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff

avec Jean Delavalade, Catherine Gavrilovic,
Hervé Lassïnce, Pascal Le Pennec (accordéon),
Philippe Leygnac (percussions), Gaetano Lucido, Nicole Monestier, Patrice Thibaud, Luc Tremblais et le chien Lubie

Les étourdis sont des gens qui chantent et dansent leur renoncement à comprendre le monde loufoque du travail. Les étourdis sont des inadaptés géniaux qui jouent une farce burlesque de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff, le célèbre duo, héritier de Tati et parent des Deschiens.
Un rideau vermillon, un bureau armé de sonnettes à timbres différents, trois chaises en plastique, des portes qui battent l’air : une modernité en technicolor.

Nous sommes dans une entreprise “moderne”, façon années 60. On y produit des chaises, si l’on en juge la “démo” commerciale proposée par le boss Patrice Thibaud. A ses côtés, une cohorte de subalternes aux fonctions improbables, tous fatigués, défaillants, hagards au contour émouvant, angoissant et drôlatique. Une bande de Shadocks revisités façon Deschiens.
Avec eux, on rit, on rit jaune, on rit énormément. On rit de nos malheurs, de nos maladresses.
Toute la pièce est un capharnaüm d’onomatopées, de gags récurrents, de tirades surréalistes, de mimes et de chansons où tout s’inverse, va de traviole pour donner lieu à un spectacle drôle et unique.

Les Deschamps ont accouché d’un monstre de théâtre, capable sans un mot de figurer tout un monde, de l’animal au végétal, du minéral au cosmique, de Louis de Funès à Fernand Raynaud. Magistral. Orgiaque.
Fabienne Pascaud. Télérama

Par à-coups aussi imprévisibles que ces êtres humains, l’anarchie règne sur l’ordre, bien sûr, puisqu’on est chez les Deschamps. Et c’est d’une fantaisie magnifique. Mieux : avec “Les étourdis”, superbement construit, sans redites, ils franchissent encore un pas. “C’est la fête !”, comme le dit une chanson entonnée soudain. Prenez date, on y reviendra.
Culture Obs

Posté le 29 février 2008