LE K JOSEPHINE
Théâtre Contemporain

• le 22/01/2011
• à 21h00

Le 20 mars 1924, Frantz Kafka, le souffle court et douloureux, entreprend sur son lit de mort l’écriture de son dernier récit : Joséphine la cantatrice ou le peuple des souris. Oraison funèbre ou procès ? L e statut de l’artiste est ainsi questionné : en quoi le sifflement de Joséphine se distingue-t-il de cleui de son public ? Le peuple répond : “Quand on est assis devant elle, on sait que ce qu’elle siffle n’est pas un simple sifflement.” Les plus sceptiques ajoutent : “même s’il ne s’agissait là que d’un banal sifflement, l’affaire présenterait déjà cette exception qu’elle nous montrerait quelqu’un, se campant là pour ne rien faire que d’ordinaire.” Certains osent la métaphore : “Casser une noix n’est pas vraiment un art, aussi personne n’osera-t-il jamais convoquer un public pour le distraire en cassant des noix”. Ainsi trois voix s’élèvent pour évoquer le cas Joséphine. Osons, au coeur de ce grand déballage culturel l’impertinence d’un tel procès, ou, puisque Joséphine a disparu et qu’elle ne manque à personne, l’incongruité d’une telle oraison.